HISTORIQUE DES EXPLOITATIONS
Les Puits
Le charbon a été utilisé en Provence aux 16ème et 17ème siècles. La ville de Gardanne possède quelques puits peu profonds atteignant seulement les couches superficielles. On le transportait à dos de mulet, dans des sacs ou des paniers. L’exploitation se faisait dans des descenderies suivant la pente de la couche. En 1805 on dénombrait 51 descenderies en activité occupant 92 piqueurs assistés d’une centaine d’enfants de 7 à 14 ans : les mendits. La production était de l’ordre de 10 000 tonnes que l’on exportait vers Marseille et sa région pour les besoins de l’artisanat : forges, distilleries, verrerie, savonneries…
Un document de 1811 indique qu’un bon nombre de puits furent épuisés, inondés ou incendiés aux environs de Gardanne. Un mémoire daté de 1827 indiquent que les mines de Gardanne continuaient à être dévastées par l’inexpérience des ouvriers et l’abus des ouvertures. Dans la contrée Peynier-Fuveau, ce sont 80 puits qui ont été percés sans autorisation et plus de 200 puits abandonnés.
En 1855, ce fut la Fondation de la Société Anonyme des Charbonnages des Bouches du Rhône qui mit fin à cette exploitation anarchique.
Le centre d’exploitation de Gardanne se développe considérablement vers la fin du 19ème siècle. Ainsi pendant la seconde guerre mondiale, la Compagnie d’Hydrocarbures et de Synthèse acquit les 20 hectares de terrain qui constituent aujourd’hui la zone industrielle de Gardanne, la Palun et les grands bâtiments de la zone industrielle de Rousset-Peynier, en vue de produire 100 000 tonnes d’essence synthétique à partir de la houille. Des investissements considérables seront effectués mais ce projet sera abandonné, les hostilités étant terminées et l’approvisionnement étant redevenu normal. Par la suite, la Société Chimique des Bouches du Rhône tente de reconvertir cette usine à la production de gaz de ville, d’ammoniaque et de méthanol à partir de la gazéification des fines du bassin. Les essais sont concluants mais alors que les études techniques pour utiliser l’usine Rousset s’achèvent, le ministère des finances remet tout en cause en 1950 : c’est l’annonce du « tout pétrole ».
La Centrale thermique :
La concentration des installations se résume avec la réalisation de trois œuvres maîtresses : le Grand Ensemble du Puits Gérard terminé en 1949 (- 615 mètres), le Grand Ensemble de Meyreuil-Gréasque avec le Puits Courau rééquipé en 1960 et la réalisation d’un siège unique en 1970 à Meyreuil.
En 1952 on arrêtera le roulage du charbon vers Marseille, qui se faisait par la galerie de la mer (partant du Puits Biver et débouchant au cap Pinède à Marseille, construction entre 1879 et 1905), pratiqué depuis plus de quarante ans.
En 1953, un premier groupe de 50MW était mis en service à côté des puits de Meyreuil.
En 1957, un deuxième groupe de 50MW était installé à côté du précédent et l’année suivante, un troisième de même puissance complétait la centrale de Gardanne, nécessaire pour assurer et écouler la production. Le charbon devant subir la concurrence du fuel, les pouvoirs publics décidèrent en 1963 d’augmenter la puissance de la centrale par l’implantation d’un quatrième groupe de 250MW, mis en service en 1967.
A partir de 1970, tout le charbon destiné à la centrale thermique était sorti par le puits Courau. Les conditions d’exploitation changèrent bien sûr d’année en année avec un souci permanent de modernisation des équipements, de mécanisation des procédés de transport et du renforcement des conditions de sécurité.
Mais la mécanisation provoqua une importante baisse de l’effectif salarié. On passa de 6 142 mineurs en 1946 pour atteindre 1 900 personnes dans les années 1970, y compris le personnel de la centrale thermique, dont 1 042 ouvriers au fond pour une production annuelle d’environ 1 600 000 tonnes.
En 1976, on savait avec certitude que la couche de charbon s’approfondissait régulièrement vers l’ouest à plus de 1 000 mètres, et que les réserves découvertes par sondages – soit 60 millions de tonnes – permettaient d’envisager une exploitation jusqu’en 2010 environ, à raison de 1 700 000 tonnes par an.